Le livre sans nom [Anonyme]
J'ai acheté un livre mystérieux dans
une librairie début août. Il était emballé dans un papier kraft
complètement banal, au milieu d'autres livres emballés dans le même
papier kraft.
Sur le papier, écrit au marqueur
noir : « No Whisky, no name, mais des vampires et des
moines Shaolin. Si ça c'est pas frais ! »
Bon ben voilà, des vampires et des
moines Shaolin, il m'en faut pas plus, c'est carrément ma tasse de
thé, du coup, je me lance. Une fois le paquet ouvert, je découvre
le titre du livre « Le livre sans nom ». Il n'y a pas
d'auteur. Bref, on est bien avancé !
J'avais dans l'idée que ça allait
être grave punk et décalé, un peu kitch assumé et donc vraiment
cool. Tu te doutes qu'il y a un « mais ». Je vais donc te
présenter un peu le truc.
Pour commencer, un petit résumé des
familles pour se faire une idée : L'intrigue se passe dans la
ville de San Mondega, en Amérique du sud, une ville un peu loin de
tout. On comprend vite qu'un serial killer fait des dizaines de
morts, qu'un type mystérieux fait peur à tout le monde et qu'un
flic du paranormal est envoyé dans la ville pour dénouer le sac de
nœuds. Voilà. Globalement, c'est ça.
Niveau écriture, j'ai bien
aimé. C'est un style assez direct, bien dynamique. Quelques scènes
version saloon plutôt bien racontées. La narration est complètement
omnisciente, on suit plusieurs personnages les uns après les autres
sur une chronologie collective, il y a très peu d'ellipses. C'est
assez fluide, ça se lit bien.
Niveau intrigue : On
commence sur une scène assez intrigante et super bien écrite qui
donne vachement envie de lire la suite. Ensuite ça s'enchaîne en
partant un peu en vrille sur l'univers de départ pour aller
progressivement sur le fantastique. C'est bien ficelé, cohérent,
l'histoire est assez sympa, pour peu qu'on aime les trucs
fantastiques quand même.
Niveau personnages : Alors
c'est là que ça se corse. J'ai rarement lu un bouquin qui échoue
de manière aussi lamentable à représenter des personnages féminins
ou atypiques. Il y a deux nanas complètement stéréotypées qui ne
sont jamais en interaction et ne font quasiment rien au sein de
l'intrigue. Et à côté, une armée de mecs virils, qui font des
trucs de mecs virils (j'en compte 8) et dont la personnalité n'est
absolument pas creusée. Bon, tu me diras, c'est sans doute un parti
pris vu l'ambiance un peu western, mais merde, on peut bien mettre
des meufs intéressantes dans un western sans que ça gâche
l'ambiance !
Pour résumer :
→ Ce que j'ai aimé :
- Le croisement d'univers. Je suis
assez amatrice de récits où l'univers bascule à un moment (Comme
dans « une nuit en enfer » par exemple), on passe d'un
roman policier à un thriller à base de vampires et de pierre
magique.
- L'histoire. J'avoue, j'avais vraiment
envie de découvrir le fond du truc, ça m'a quand même embarquée.
→ Ce que j'ai moins aimé :
- J'aurais préféré que le roman se
prenne un peu moins au sérieux, qu'il assume son côté décalé, un
peu série Z.
- Les personnages : Trop de mecs
virils, trop de mecs qui se la racontent, trop de mecs qui prennent
toute la place.
Après l'avoir lu et en cherchant
quelques renseignements supplémentaires, je découvre que c'est en
fait le premier tome d'une série de romans policiers de 6 tomes. Ce
premier tome est paru à Londres, en 2007. Le style est décrit comme
« roman policier fantastique » et la cerise sur le gâteau
c'est que l'éditrice confirme que l'auteur souhaite garder
l'anonymat. On ne sait même pas si c'est quelqu'un de connu. Du
coup, t'imagine le max de spéculations de la part des fans de la
série de romans. Il y en a même qui on supposé que l'auteur était
Tarantino. C'est vrai, qu'on retrouve quelques dialogues absurdes et
longs, des personnages masculins hyper testotéronés, de l'action un
peu déjantée et j'ajouterais, n'en déplaise au fans de Tarantino,
des personnages féminins très stéréotypés et malmenés et sans
grand intérêt pour l'intrigue.
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